Le client est tiré par un cheval monté auquel il est relié par deux longues rênes. Assis au ras-du-sol sur un buggy il a l’impression d’aller à toute vitesse !
« Il n’y a pas mieux pour renouveler ses émotions ou pour faire disparaître l’appréhension que ressentent certaines personnes en face de l’animal, » explique le cavalier Philippe Lasnier, qui met au point toutes sortes de techniques de traction pour développer ce sport. Il a même déposé la marque « free-joering ».
On pratique au haras de Charlepont chez l’éthologue Yves Richard, en toute sécurité. « On utilise la piste de 750m de cet ancien haras de pur-sang pour s’amuser. Le cavalier maîtrise sa monture qui a pris l’habitude d’être suivie par de drôles d’engins. Pas de problème, dès que le client a peur ou qu’il veut arrêter, il suffit de lâcher les rênes pour se détacher, explique-t-il. Le buggy est accessible à tout le monde, cavalier ou pas, sportif ou pas. D’ailleurs on travaille avec des sportifs de haut niveau pour perfectionner le harnachement et le matériel qu’on veut adapter. »
En quête de sensations nouvelles, Philippe essaie les rollers et la planche à roulettes (mountain board). Il teste plusieurs systèmes de déplacement pour ne garder ce qui garantit la sécurité indispensable, comme le buggy, le support le plus facile.
Pour préparer les chevaux à cet exercice nouveau Yves Richard applique la méthode Parelli de désensibilisation. Il faut que le cheval cesse d’avoir peur du bazar et du bruit derrière lui. « Avec quelques séquences où il traîne une longe de 7m qui saute un peu, on attache ensuite à la longe un cône qui rebondit n’importe où. Puis on passe aux trois allures, jusqu’à ce que le cheval comprenne qu’il n’y a pas de risque. Alors on lui apprend à tracter un homme debout qui résiste. » En tirant, le cheval s’arrondit et se met en place : « Mes chevaux s’amusent, certains adorent ! Les cavaliers aussi, » précise Philippe. Une fois qu’on est très à l’aise, on peut accélérer et ajouter des plots pour dessiner un parcours d’obstacles ou quelques tremplins de saut... Tout est possible !
Yves et Philippe reçoivent les moniteurs intéressés par leur démarche, qui ont envie de se former avec leur cheval ; ils peuvent aussi se déplacer pour assurer un stage à l’extérieur. Le free-joering peut être utile dans les clubs, histoire de varier le travail et d’amuser les adolescents : « c’est une déclinaison du ski-joering, c’est donc une discipline reconnue par la Fédération, quels que soient le sol et le matériel. Le pratiquant est assuré s’il s’équipe de genouillères, de coudières et d’un casque, » ajoute Yves.
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