« Amor fati » explore toutes les formes d’amour, entre humains et entre l’homme et son compagnon cheval. Créé par Benjamin Grain il y a deux ans au cirque d’Amiens, (où il a fait ses classes) le spectacle démarre sur un coup de foudre qui terrasse deux êtres et glisse vers un ballet où tous les personnages changent de rôle, s’échangent les gestes d’amour, se séparent sur un rien et passent … avec une dose d’humour car il existe mille et une façoin se former un couple et de se rencontrer ... Tel est le style « Plume de cheval » : des performances d’acrobatie équestre et des scènes de dressage tout en douceur, une profonde complicité avec l’animal, des émotions à la pelle, une dose de distance et beaucoup d’humour. Comme ce cavalier-chevalier crâneur qui pavane devant sa belle …
Si la troupe maîtrise les codes du cirque et les modes de voltige traditionnelle, « Amor fati » s’en dégage pour aller vers un spectacle original où la musique est très présente, les tambours africains qui remuent les tripes, les voix déchirantes, la tradition baroque lancée « a capella » bouleversante … autant de façons de dire la mort omniprésente.
Et les chevaux ? Percherons et Boulonnais majestueux, calmes comme des anges, dialoguent avec les hommes, se montrent légers comme une plume, facilitent des numéros de voltige éblouissants, dansent leur pas de deux, jusqu’à une longue séquence finale au ralenti où le cavalier deshabille sa monture avant de se poser face à face à se bisouiller et à se quereller sur un air de saxo solo triste … C’est en toute liberté que les chevaux s’avancent vers les hommes …
Toute la compagnie se donne avec enthousiasme « en échangeant leurs spécialités d’origine pour multiplier les rôles inattendus, il est question de « se mettre en danger et d’être rassuré par la force de la compagnie … » assure Bejamin. Avec des séances de travail au mat, de trapèze et une pyramide humaine magnifique … pour un seul moment de récré, quand un shetland énervé multiplie les bétises …
Créée en 2011, la compagnie « Plume de cheval » avait déjà donné « Pespectives cavalières ».
