En 1914, 800 000 chevaux ont été réquisitionnés en France, autant en Grande-Bretagne et ailleurs ... Catastrophe pour eux et ceux qui les montent, ils sont morts en masse, les premières attaques ont décimé la cavalerie dont les glorieuses manœuvres étaient inadaptées à ce type de combat où la mitrailleuse, l’avion, puis le char dominent la situation ... On a changé d’époque et le cheval perd sa place.
Nos cavaliers sont montés d’angloarabes, anglonormands et barbes, de chevaux de course, des traits sont employés à toutes sortes de tâches harassantes au front et à l’arrière ... tirent, transportent, rapatrient les denrées, les blessés, les armes, les provisions, les blessés et les cercueils. A une époque où le cheval était indispensable à la vie quotidienne, les militaires s’en sont assez peu souciés, s’en servant comme d’un simple outil ... Une seul témoignage suffit à résumer cette histoire, la photo d’un cavalier muni d’un masque à gaz, chevauchant un animal sans masque à gaz… C’est à l’Historial de Péronne.
Voilà l’histoire bien documentée, expliquée par Jean-Louis Andreani (journaliste et écrivain de Compiègne) dans son ouvrage publié avec l’IFCE, qui a reçu le prix du Cadre Noir de Saumur l’an dernier.
Un seul monument aux morts rend hommage aux équidés, il est situé dans le village de Chipilly (Somme) où l’on voit un militaire enlasser son animal blessé.
Les chevaux anglais ont été mieux soignés, parait-il. Allons les voir à Abbeville où la bibliothèque les met à l’honneur à travers une série de dessins et de gravures réalisés par Antoine et Marius Martin ... Ils sont exposés à l’hôtel d’Emonville jusqu’au 17 décembre en compagnie de belles photos présentant le quartier de la cavalerie d’alors.
Finalement c’est le film de Steven Spielberg, « cheval de guerre » qui résume avec le plus de sensibilité la situation en relatant l’affection profonde qui relie Albert à son cheval disparu dans la mêlée, mobilisé, blackboulé puis retrouvé par hasard.
Expo :
Les équidés dans la grande guerre,
bibliothèque historique, place Clémenceau, Abbeville.
Du mercredi au vendredi : 14/18h ; samedi : 10/12h et 14/17h.
Gratuit.
03 22 24 95 16.
Livre :
« Le cheval dans la grande guerre, le rêve brisé de la cavalerie française, » Jean-Louis Andreani.
www.editionstrotteuraile.fr
www.ifce.fr
Monument aux morts :
Chipilly se trouve dans la vallée de la Somme, au bord des étangs, à chemin entre Corbie et Bray-sur-Somme.
